Inauguration du Festival Nordique

Publié le par sauvonslemelville

Voici le texte de présentation du Festival, prononcé par Jean Michel Mongrédien lors de la soirée d'ouverture mercredi 10 mars 2010...
festival-nordique-2010---Copie.jpg

Dans les années 50 / 60, il existait ici deux cinémas, le Cinédit et le Studio 34 qui diffusaient des films d’auteurs. J’ai personnellement pu y découvrir les films de Bergman, Kurosawa, les films de la Nouvelle vague.

A deux pas, rue St-Etienne des Tonneliers se trouvait Le Ciné-Bijou, cinéma bien connu des rouennais et des marins de passage.

En 1990, nous avons acquis pour la somme de 500 000F de l’époque, le fonds de commerce et deux ans plus tard, le Ciné-Bijou rebaptisé Le Melville était devenu la salle art et essai de référence de la Ville de Rouen.

Après quelques vicissitudes, nous avons repris les cinémas UGC en 2001 et avec l’aide des collectivités locales nous avons rénové entièrement le cinéma dans lequel vous vous trouvez.

Les travaux ont coûté 650 000 euros dont un tiers financé par la Ville de Rouen, le Département et la Région Haute Normandie et les deux tiers par Le Melville c’est à dire avec un emprunt de 200 000 euros, cautionné par Isabelle Duault, Réjane Cassignol et moi-même ainsi qu’une avance sur la taxe additionnelle, prélevé sur chaque ticket vendu.

Pendant 15 ans, la ville de Rouen a bénéficié d’une salle art et essai…“Gratuitement”.

En 2006, UGC s’est positionné sur les films porteurs art et essai, ce qui nous a causé quelques soucis. Les collectivités locales ont alors décidé de nous accompagner financièrement à hauteur de 15% de notre chiffre d’affaires. D’ailleurs de nombreuses salles art et essai en France sont soutenues depuis longtemps par les collectivités locales.

Aujourd’hui, c’est au tour de Pathé Docks de solliciter des films art et essai porteurs, afin de concurrencer UGC. Cette nouvelle politique des groupes d’exploitation a pour but de faire disparaître les salles indépendantes qui représentent aujourd’hui une cinquantaine de millions d’entrées sur les 200 enregistrées en 2009.

Depuis 1 an, la Ville de Rouen est porteuse d’un projet qui consiste à racheter les cinémas Gaumont du centre ville afin d’y développer une programmation art et essai, projet qui finalement consiste à reproduire ce que fait Le Melville depuis de nombreuses années, prétextant au passage une fin de bail imminente du Melville. Un bail se renouvelle et à ce jour, Le Melville n’a pas dénoncé le sien.

Il a été dit aussi que Le Melville de par sa structure privée ne pouvait plus recevoir des aides des collectivités. La loi Sueur a justement été faite pour que les collectivités puissent accompagner financièrement les cinémas qu’ils soient associatifs ou privés. Bref, il faut que Le Melville disparaisse afin que puisse émerger ce projet.

Nous avons répondu à l’appel à candidatures concernant la reprise du Gaumont en nous associant avec un groupe art et essai qui gère des salles à Paris, en banlieue parisienne et dans quelques villes de province. Ce groupe est aussi distributeur de films (Vincere, Louise Michel, La vie moderne, Lady Chatterley) et beaucoup d’autres que nous avons programmés ici-même.

Nous espérons que le choix du repreneur se fera uniquement sur ses qualités professionnelles et sa véritable vocation à défendre un cinéma différent, un cinéma d’auteur, défendre des films qui sont comme des lucarnes sur le monde qui est le nôtre.

Publié dans pour mémoire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article